« Le repas reste un moment extrêmement intense de cristallisation de l’imaginaire familial. »

BOUTAUD Jean-Jacques. Sémiotique et communication. Un malentendu qui a bien tourné. Les sciences de l’information et de la communication, Savoirs et pouvoirs, Hermès, 2004, 38, pp. 96-102.

BOUTAUD Jean-Jacques. Commensalité. In MONTANDON Alain (ed). Le livre de l’hospitalité. Paris, Bayard, 2004. (Envers du décor)


[1] Umberto Eco, Le Signe, histoire et analyse d’un concept, trad. Jean-Marie Klinkenberg (1988),  Bruxelles : Édtions du Labor, 1988.

[2] Le sens gourmand. De la commensalité – du goût – des aliments, Jean-Paul Rocher éditeur, 2005, Paris.

Plus d’informations sur le projet 1001 saveurs de Morgane BILY

Morgane dit que son métier consiste à écrire des objets, écrire des histoires, écrire des relations.

Belle définition du travail du designer, un travail d’écriture ; car « donner forme », c’est bien écrire     une  histoire. Pour entrer dans cette « histoire », le design privilégie deux « entrées » : l’usage, le sens.

L’histoire ici ? « Comment adapter l’Art de la table à l’évolution des modes de réception, d’alimentation et de consommation ? », avec pour objectif : « innover pour que l’industrie française des arts de la table résiste à l’invasion asiatique ».

Morgane n’a pas occulté le fait que des objets « d’art de la table » sont avant tout des réceptacles de saveurs, de culture, d’expérience de consommation. Ainsi le travail ne commença pas par une recherche de formes, mais par le questionnement de sociologues, de philosophes, de spécialistes du marketing et d’anthropologues, et l’observation de pratiques culinaires festives, y compris « exotiques », multiculturelles, dans un contexte de mondialisation économique, et donc culturelle…

Elle a intégré ce qu’est un repas (1), la « scène alimentaire », ce bien être global, physique, psychologique et social qui nécessite un cadre défini par une scénarisation de l’instant (2), et ce que représente ce précieux besoin de convivialité dans un contexte social paradoxal d’individualisation des pratiques, et de déconstruction de l’habitat.

Ce cadre de connaissances établi, il fût ensuite aisé de valider les hypothèses de travail, et passer « de la blanquette de veau au picorage » pour les 25 34 ans, c’est-à-dire de la table dressée à une mise en scène moins rigide, moins protocolaire : le « snacking » au salon.

Le travail débouche naturellement sur une proposition contemporaine, élégante, proposant des codifications compréhensibles, permettant différentes mises en scène festives, associant deux matériaux traditionnels mais facilement industrialisables : céramique et bambou.

Claude Fischler  dit :“Dans leur inconscient, les hommes ont toujours su que manger n’était pas neutre mais avait quelque chose de magique.” (3) Les designers, sans faire appel à la magie, peuvent tout de même créer de l’enchantement… y compris dans les arts de la table, la plus ancienne industrie de l’humanité…

J.P. Péché – responsable du groupe de recherches « Nouvelles pratiques alimentaires », designer conférencier en design management.

Morgane Bily - +33(0)677567824 -

(1) La mise en scène d’un rituel, qui répond à « un bien être global, physique, psychologique et social ». Définition de l’OMS (Organisation Mondiale de la Santé).

(2) J.J. Boutaud, professeur à l’université de Bourgogne, ses ouvrages concernent principalement la communication du goût, du sensible et les rapports sémiotiques et communication.

(3) C. Fischler, membre du Comité scientifique de l’Ocha, directeur de recherches au CNRS (Sociologie) et co-responsable du Centre d’ Études Transdisciplinaires – Sociologie, Anthropologie, Histoire (CETSAH), équipe de recherche de l’École des Hautes Études en Sciences Sociales associée au CNRS.

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  1. mariem:

    je veux savoir comment du à choisi la proposition final du service à table