« Sans réflexion sur le design, on ne peut faire adopter un outil technique. »

La majeure partie des utilisateurs se contente de ce qui existe,  parce que c’est déjà bien d’y avoir accès. Étant chercheur, c’est une déformation professionnelle, je cherche et suis donc toujours en attente d’une meilleure solution. Mais il ne faut pas non plus oublier que les outils existants sont quand même très structurants, permettent le développement d’usages et pratiques qui étaient encore inimaginables il y a dix ans. À partir d’un certain stade, il devient compliqué de s’y retrouver. On passe parfois plus de temps à chercher le bon outil qu’à utiliser ce dont on dispose…

Propos recueillis par Morgane SAYSANA, coordinatrice éditoriale de la revue CADI.


Plus d’informations sur le projet MUE par Aurélien Pasquier

La dématérialisation par le passage aux outils numériques de production a grandement modifié la pratique musicale. (Re)trouver les bonnes métaphores pour l’exercice de la composition et du montage sonore, voilà une tâche à laquelle s’attelle l’industrie parfois artisanale du logiciel musical, sans toujours y trouver de solution. Dans un domaine où pratique amateur et pratique professionnelle s’appuient souvent sur les mêmes environnements technologiques, Aurélien s’est positionné élégamment, en guidant l’utilisateur selon son niveau d’expertise, dans une interface qui se veut limpide.

Trois axes de réflexion l’ont guidé dans la conception. Tout d’abord, dépasser les propositions d’interface imitant maladroitement des outils analogiques, et offrir des modes d’interaction et de visualisation en rapport avec la « matière sonore » manipulée. Ensuite, regrouper des fonctionnalités pour autoriser un processus de création plus fluide, de la composition musicale à la composition sonore en passant par la création musicale, avec davantage de va-et-vient entre les différentes phases. Enfin, proposer une adaptation progressive de l’outil à la pratique et au niveau d’expertise de l’utilisateur, en analysant notamment l’usage effectif du logiciel.

Ces trois axes ont été brillamment traduits dans une interface sobre et élégante, particulièrement adaptée à des dispositifs de type interfaces tangibles (écrans tactiles multipoints par exemple), qui offrent une certaine plasticité gestuelle dans le processus de création musicale, sans sacrifier à la rigueur et à la précision requises pour une véritable pratique professionnelle.

F. Degouzon – Directeur stratégie, recherche et développement international

Aurélien Pasquier – 06 71 38 96 92 – aur.pasquier@gmail.com

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