Accompagner l’anorexie de l’adolescent grâce au design : entretien avec Guylaine Sauvaget-Lasserre, Psychologue clinicienne

Atelier d'arts appliqués proposé par Aurore Donnat dans le cadre de son projet de fin d'études "Le réseau d'Arthur"

Jean-Patrick Péché : Sur quel type de posture ou d’action faudrait-il s’appuyer pour justifier de la place du design industriel dans un projet où l’interdisciplinarité est très présente ?

Guylaine Sauvaget-Lasserre : Sans chercher à trop généraliser, peut-être en se fondant sur ses finalités propres que je ne connais pas dans le détail mais qui, pour moi, visent à la meilleure présentation possible du produit à proposer. Au départ, j’étais un peu perplexe quant à cette tendance du design à s’introduire dans différents champs. Puis je me suis rendu compte que cette ouverture sur un large éventail de domaines fort variés devait être favorisée pour cette discipline encore jeune… »

Jean-Patrick Péché : C’est le paradoxe de notre activité : nous exerçons un métier aussi vieux que celui d’ingénieur ou d’architecte, mais toujours aussi méconnu en France, Bien qu’il existe depuis que l’industrie existe. Les premiers designers, qui ne s’appelaient pas encore ainsi, travaillaient déjà dans la première moitié du XIXe siècle, mais le design donne toujours l’impression d’un métier débutant. C’est un paradoxe français, moins visible dans d’autres pays limitrophes. Mais cela n’empêche pas le bon développement de ces métiers et l’insertion des jeunes formés au design dans l’économie d’aujourd’hui.

Guylaine Sauvaget-Lasserre : Le design mérite d’être connu sur un registre autre que celui des produits de luxe, mais le grand public en a plutôt cette image. Je suis heureuse d’avoir découvert comment le design pouvait agir au niveau de l’alimentaire et s’adosser à de nombreuses disciplines. En y regardant de plus près, on s’aperçoit que le design est tentaculaire.

L’art-thérapie : « donner forme à l’informe » en médiatisant la relation

Jean-Patrick Péché : Oui, absolument, c’est l’image perçue par le grand public. Vous-même vous vous êtes intéressée à l’art-thérapie en tant que psychologue. Comment êtes-vous venue à cette activité ? Quelle a été votre motivation ? Pensez-vous que cela complète votre approche des patients ?

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