« Le design a su bousculer nos habitudes de sapeurs pompiers »
Implication et audace, les moteurs d’une belle collaboration
CAPITAINE FLOCH :
Quand Thomas est arrivé, il savait qu’il voulait travailler avec les pompiers mais sans proposition précise. Cela m’a inquiété car je ne voulais surtout pas avoir un stagiaire représentant une charge de travail supplémentaire sur plusieurs mois Je lui ai fixé les règles, estimant qu’un étudiant en fin de cycle devait mener un gros travail personnel mais que je lui apporterai mon éclairage sur ses idées. Je lui ai fait savoir que je voyais des améliorations possibles dans notre profession mais que c’était à lui d’identifier sur quel thème il souhaitait centrer son projet. Thomas m’a alors expliqué qu’il y avait au préalable une phase d’observation. Je lui ai donc proposé de faire le point avec lui à l’issue de cette première étape. J’étais alors décidé à lui faire découvrir l’environnement des pompiers, avec mes collègues, dans les différentes casernes de l’agglomération nantaise. Thomas s’est bien investi lors de la phase d’observation. Il s’est montré très demandeur, très disponible car suivre un pompier implique d’être présent également en soirée les samedi, et les dimanche, il nous a accompagné lors d’exercices sur des sites extérieurs afin de mieux comprendre nos techniques. Par ailleurs, il est allé à titre personnel à St Étienne, au congrès national annuel des sapeurs-pompiers, où les fabricants peuvent présenter et vendre leurs produits et innovations. L’occasion pour lui d’avoir une vue globale de la profession, d’échanger avec des acteurs intéressants et il a saisi la perche, ce qui est tout à son mérite. J’ai alors été rassuré quant à sa motivation et sa détermination, ce qui nous a vraiment donné envie de l’aider. Dès lors, nous lui avons laissé libre accès à la caserne où il a pu prendre part à des manœuvres mais aussi mener des séances de travail avec les équipes de garde. Dans la mesure où Thomas jouait le jeu, je l’ai épaulé.
BEN WALKER :
Est-ce que ça s’est révélé utile pour l’équipe ?
CAPITAINE FLOCH :
Oui, je pense que mes collègues ont bien apprécié qu’on s’intéresse à eux et à leur travail. Thomas a su mener les séances de travail et de découverte de manière à créer un réel échange entre eux. Nous avons découvert beaucoup de choses et bousculé nos habitudes. Nous avons la chance d’être basés sur un site qui renferme à la fois le centre de secours et les bâtiments de la logistique départementale. Une incroyable plus-value pour Thomas, qui a vite choisi de concentrer ses recherches sur l’aspect matériel. Ainsi, je l’ai orienté vers nos collègues de la logistique qui gèrent à la fois les achats, l’entretien, la réparation du matériel, etc., et notamment vers Mathieu Lemoing qui travaille au service achat tout en étant sapeur pompier volontaire à la caserne. Thomas a eu pour ainsi dire deux tuteurs après la première phase, lors de laquelle il a décliné deux propositions d’axes de travail. Nous l’avons conseillé et, une fois ses choix arrêtés, le matériel bien ciblé, je dois avouer que c’est mon collègue Mathieu Lemoing qui l’a aiguillé pour la partie technique du projet.
BEN WALKER :
Avez-vous été un peu surpris de la manière qu’il a eu de trouver ses propositions ? Ou est-ce qu’au contraire sa façon d’agir vous a paru logique ?
Assimilation rapide de son environnement par le designer
CAPITAINE FLOCH :
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