« Le design a su bousculer nos habitudes de sapeurs pompiers »

Oui, c’est vrai qu’au début il n’a pas été persuasif. Comme il ne présentait pas quelque chose de concret, j’aurais pu refuser. Mais j’ai eu envie d’essayer, c’était quelque chose de nouveau. Alors on a tenté l’expérience et il a su saisir sa chance.

CAPITAINE FLOCH :

Au final, je ne regrette pas de l’avoir accueilli. Ce qu’il a réalisé pour nous méritait qu’on l’accompagne parce qu’il a eu une démarche cohérente jusqu’à la fin.

BEN WALKER :

Il a ensuite réalisé un prototype de Fire Line. Peut-être un jour, verrons-nous son prototype ici au SDIS 44 ?

CAPITAINE FLOCH :

On n’en est pas là. Effectivement, un prototype a été réalisé mais nous ne l’avons pas à disposition. Thomas nous a montré régulièrement son évolution et je lui souhaite d’aboutir dans le cadre de ses contacts avec l’industriel ; et c’est en bonne voie puisqu’il travaille désormais avec la société COURANT. Nous attendons les résultats de son étude, car il est important que les personnes qui ont consacré du temps au projet Fire Line matérialisent le fruit de leur travail et puissent s’approprier une partie de l’expérience. Une présentation et une mise à disposition du prototype à la caserne en seraient l’illustration.

Fire Line par Jocelyne Le Boeuf, Directrice des études

Équipement pour guider les pompiers lors d’un incendie en milieu clos

Projet de fin d’études de Thomas Buisson

« Je n’envisage dorénavant plus de travailler sur un sujet sans m’immerger totalement dans celui-ci »

Dans son travail d’investigation préalable à la mise en œuvre de son projet de fin d’études, Thomas Buisson explique pourquoi il est important pour le designer d’être sur le terrain, de s’immerger auprès d différents acteurs. Il a ainsi effectué un stage d’observation pendant plus d’un mois à la caserne de Carquefou, sous la tutelle du chef de centre, le capitaine Jean-Baptiste Floch, et a participé à diverses activités d’entraînement. Son observation des différentes méthodes de travail des opérateurs du CTA-CODIS 44 (Centre de Traitement de l’Alerte – Centre Opérationnel Départemental d’Incendie et de Secours) a été complétée par une étude comparative des différents matériels des casernes de la région. Il a pu se familiariser avec un panorama très complet des différents fournisseurs lors d’une journée au Congrès national des sapeurs-pompiers en 2009 à Saint-Étienne.

Mais sans doute est-ce avant tout le contact humain, en situation, qui a permis à Thomas Buisson de comprendre comment intervenir en tant que designer. Il a même expérimenté des séances de créativité avec les sapeurs-pompiers qui ont suscité des pistes plus ou moins réalistes telles que « voir à travers les murs », « prédire les accidents », « avoir plusieurs bras », « respirer dans la fumée sans appareil respiratoire »…

Un système simple et robuste, visible dans le noir…

Parmi les différents domaines d’action des sapeurs-pompiers, c’est finalement sur l’incendie que Thomas Buisson a décidé d’orienter sa recherche. Celui-ci représente 9 % des interventions, mais ouvre « un champ d’action important pour un designer ». Le jeune designer a pu observer en particulier un certain nombre de problèmes soulevés par l’utilisation de la « ligne guide », système qui permet à un binôme engagé sur le terrain de l’incendie de retrouver son chemin : matériel lourd, d’un maniement pas toujours facile et qui rend quelquefois compliqué le croisement entre binômes engagés. Le contact radio, indispensable pour communiquer dans un contexte aussi dangereux, peut aussi être perturbé par tous les bruits environnants.

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